French Washing : pourquoi la traçabilité doit aller au delà de la confection

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French Washing : pourquoi la traçabilité doit aller au delà de la confection

Non, le French Washing - aussi étrangement appelé Franco-lavage - n’est pas une marque de lessive ou un mode de lavage. Ce mot, dérivé du fameux “Green Washing”, consiste à pousser sournoisement le consommateur à croire qu’une marque ou qu’un produit est made in France, à tort. On vous explique.

Le French Washing, c’est quoi ?

Le made in France connait un véritable engouement ces dernières années, à un tel point que certaines marques mal intentionnées essayent de tromper les consommateurs : on appelle ça le French Washing.

Maille rayée bleu blanc rouge

À l’origine du French Washing : la notoriété de la France

Le French Washing est un mot très récent, mais la pratique est ancrée dans le milieu de la mode depuis bien longtemps. À l’origine, cette technique visait davantage à tromper les consommateurs étrangers, en apposant les mentions “Maison”, “Paris”, ou les deux à côté ou sous le nom de la marque. L’illusion parfaite qui fait croire à une marque made in France, symbole international d’excellence dans le milieu de la mode. Si le mot “maison” est à la portée de tous, la mention de Paris n’est pas beaucoup plus réglementée : il suffit d’avoir son siège social dans la capital, même si l’intégralité de l’activité est faite ailleurs.

 

Le French Washing envers les Français

Si à l’origine le French Washing visait plutôt les consommateurs étrangers, il prend aujourd’hui une toute autre dimension en essayant de tromper les Français. Depuis l’explosion du marché du made in France et l’engouement grandissant des consommateurs français pour la fabrication bleu blanc rouge, de nombreuses marques essayent de se raccrocher au mouvement de façon malhonnête. Le manque de labels et la règlementation toujours un peu floue aidant, les consommateurs les plus renseignés perdent peu à peu confiance dans les marques made in France, tandis que les plus confiants se font malheureusement avoir. Alors comment démêler le vrai du faux ?

Comment reconnaître le French Washing

Pour vous permettre d’éviter au mieux de tomber dans le piège des marques frauduleuses, voici un petit guide.

Quand faut-il se méfier ?

— Les drapeaux français : il n’existe aucune règlementation pour apposer un drapeau français sur un vêtement. Faites donc bien attention, car il n’est pas toujours garant d’une fabrication française.

— Les étiquettes “made in France” : il faut savoir que la règlementation autorise d’apposer la mention “fabriqué en France” à partir du moment où la dernière étape significative de fabrication du vêtement est réalisée en France. Elle ne précise en revanche pas vraiment quelles étapes sont considérées comme significatives. Par conséquent, un vêtement peut porter cette mention alors qu’il a été entièrement fabriqué ailleurs mais que les boutons ont été posés en France, par exemple. Cherchez toujours une traçabilité plus poussée. Si le vêtement est réellement fabriqué en France, le lieu et l’usine sont presque toujours mentionnés.

— La mention “Création française” : on voit souvent des étiquettes avec cette mention ou des équivalents. Encore une fois, attention ! ça ne dit rien sur la fabrication du vêtement, mais sur les bureaux de création ou de style. Un vêtement qui a fait le tour du monde pour sa confection peut très bien porter cette affirmation, en toute légalité.

 

Les informations fiables

— Les labels : il y en a encore très peu, et ils coûtent cher. Toutes les marques ne peuvent malheureusement pas se les payer, même si elles sont vraiment made in France. Mais si vous voyez un label Origine France Garantie, Entreprise du Patrimoine Vivant ou encore France Terre Textile, c’est un très bon signe. Ils ne garantissent pas une production 100% française, mais leurs cahiers des charges sont très stricts, et la marque aura sans aucun doute une traçabilité détaillée à vous communiquer.

Logos des labels français EPV, France Terre Textile et Origine France Garantie

— Le détail des étapes de fabrication : si une marque détaille chacune des étapes, c’est un gage de confiance. Quand on n’a rien à cacher, on peut être totalement transparent ! Vous trouverez plutôt ces informations sur le site internet de la marque, dans les fiches produits ou dans leur FAQ. Elles sont parfois également indiquées sur les étiquettes des vêtements.

Étiquette de composition Sème avec le détail de la fabrication du vêtement

— Le prix : cela reste un critère très parlant. Un t-shirt “made in France” vendu 5€, ou même un pantalon à 30€, ce n’est pas possible si toute la production est faite en France

 

Le made in France chez Sème

Pour Sème, pas de French Washing. Toutes les étapes de fabrication de nos vêtements sont réalisées en France, du tissage du tissu à la confection du produit. Un engagement profond pour la production française, pour plusieurs raisons.

La fabrication française, bien au-delà des coutures

Pour beaucoup de marques, le made in France signifie confection française. Le tissu, lui, n’a que peu de place. Qu’il vienne d’Italie, de Chine ou encore de Turquie, son origine est rarement mentionnée, comme s’il n’avait pas d’importance. Chez Sème, on estime que le tissu est primordial, et que son origine est aussi importante que le lieu de confection du vêtement.

Vue extérieure de l'usine Emanuel Lang à Hirsingue, en Alsace

L’importance d’un tissu français pour vous…

Les personnes qui ont la peau sensible ont surement déjà expérimenté personnellement les dégâts d’un tissu fabriqué à l’autre bout du monde. Réactions allergiques, plaques d’eczéma ou parfois pire, les tissus peuvent être à l’origine de beaucoup de problèmes de peau, même juste avec un essayage. La cause : les produits chimiques agressifs utilisés pour leur fabrication, dont les résidus se retrouvent sur notre peau. Un tissu importé de l’étranger, et notamment d’Asie, ne répond pas du tout aux mêmes normes qu’un autre fabriqué en Europe. Les tissus français, en plus d’être soumis aux normes européennes de fabrication REACH, sont également soumis aux réglementations françaises, encore plus strictes. On vous recommande toujours de laver vos vêtements une première fois avant de les porter, au cas où, mais ils ne contiennent pas de substances nocives pour votre santé.

Jeans en lin Sème

…mais aussi pour l’environnement

En plus d’être meilleur pour vous, un tissu fabriqué en France est bien meilleur pour la planète. En plus des normes européennes et françaises sur les produits chimiques, la France a aussi une règlementation stricte sur le traitement des eaux usées. Au Bangladesh, le problème des eaux polluées par l’industrie textile y est flagrant. Les rivières et les lacs, dans lesquels les habitants se baignaient autrefois, sont devenus toxiques. Impossible d’y plonger sans faire des réactions allergiques. La cause : les usines rejettent leurs déchets sans les traiter. En conséquence, plus aucun écosystème ne s’y développe. A la place d’une eau saine et translucide se trouvent maintenant des matériaux lourds comme le plomb, le mercure ou l’arsenic. Inutile de vous préciser qu’il est totalement défendu de la boire. En comparaison, dans notre usine Velcorex, nous avons notre propre station d’épuration. Après traitement, l’eau assainie est rejetée dans une rivière, où les poissons prolifèrent en bonne santé. Une différence de taille pour l’environnement.

L'usine Velcorex et sa station d'épuration, vues du ciel

Un produit 100% français, du tissage à la confection

La conclusion est simple : chez Sème, pas de French Washing. On vous détaille chaque étape de production du produit, 100% fabriqué en France, du tissage à la confection. En plus d’être meilleur pour vous et pour la planète, c’est aussi un coup de pouce pour l’industrie textile française. En intégrant les étapes du tissage, de la teinture et de l’ennoblissement en plus de la confection, on peut faire travailler près d’une dizaine d’entreprises françaises, qui représentent environ 1000 emplois.

Si vous voulez en savoir plus sur la traçabilité de chaque produit, rendez-vous sur les fiches produits, par ici !

Deux employés travaillent dans l'usine C2S 

Sources : 

1. Article du Ministère de l'économie, des finances et de la souverainté industrielle et numérique sur l'étiquetage des produits 

2. Article de Good Planet Info, magazine de la fondation Good Planet dirigée par Yann Arthus Bertrand, sur la pollution des rivières au Bangladesh et ses conséquences

3. Reportage photo de Mr. Mondialisation sur l'enfer des tanneries bangladaises

4. Reportage vidéo de TV 5 Monde sur les rivières du Bangladesh

 

Crédits photos : 

1. Image de couverture de Alicia Steels sur Unsplash  

2. Photo de Louis-Etienne Foy sur Unsplash  

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